Nuisance sonore : vos droits

Publié le : 04 décembre 20206 mins de lecture

En droit, un bruit est considéré comme une nuisance s’il est susceptible de perturber le calme des voisins ou leur santé par leur « durée, leur répétition ou leur intensité ». Mais y a-t-il la possibilité de se protéger contre les nuisances venant de structures commerciales ?

Principes juridiques généraux

Depuis 2007, la loi sur le bruit des activités professionnelles a été durcie, même si à ce jour il existe peu de jurisprudence à ce sujet.

La principale différence désormais entre la loi et la procédure régissant les plaintes relatives au bruit domestique et celle régissant les perturbations émanant d’activités professionnelles, culturelles ou sportives est que, dans ce dernier cas, des mesures de bruit sont effectuées à l’aide de l’échelle des décibels.

La ligne de base pour déterminer les infractions est de 25 dB (A) dans vos locaux et de 30 dB (A) à l’extérieur de la propriété. Pour calculer si une nuisance sonore est causée, la durée pendant laquelle le bruit persiste est également prise en compte, avec des tolérances plus faibles entre 2200 heures et 0700 heures.

Ceux qui ne respectent pas ces limites sont également passibles d’une amende plus élevée pouvant aller jusqu’à 1500 €. Compte tenu de la nature relativement dérisoire de l’amende, les personnes souffrant du bruit d’une activité professionnelle devraient également envisager de tenter d’intenter une action civile parallèlement ou à la place d’une procédure pénale.

Le matériel de surveillance du bruit sera normalement assuré par le service d’hygiène publique de la Préfecture (Direction des affaires sanitaires et sociales – DDASS) qui décidera si une nuisance est causée.

Vous pouvez invoquer personnellement l’implication de la DDASS mais ce serait probablement mieux arrangé après avoir discuté de la question avec le maire local qui peut décider de demander à la Préfecture d’intervenir, ce qui aura plus de poids.

En examinant le cas, les autorités tiendront compte de l’emplacement de la propriété, où les règles régissant l’exploitation des entreprises dans une zone résidentielle seront appliquées plus strictement que dans une zone industrielle.

Par conséquent, si vous achetez une propriété et que vous constatez par la suite qu’une activité commerciale à proximité est à l’origine d’une nuisance sonore, vous constaterez peut-être que vous n’avez aucun recours légal.

Cependant, la règle présuppose que l’activité commerciale se déroule conformément à la réglementation relative à cette activité et qu’elle ne s’est pas aggravée depuis qu’elle a commencé ses activités.

Nuisance sonore des chantiers de construction

En règle générale, le bruit provenant d’un chantier est considéré comme une activité normale et, par conséquent, non passible de sanctions.

La règle générale s’applique même lorsque les opérateurs peuvent commencer sur place à une heure précoce et continuer dans les heures du soir.

Ainsi, il est particulièrement difficile de démontrer un bruit «anormal» dans le cas d’un chantier.

Cependant, lorsque vous pouvez démontrer qu’une machine ne fonctionne pas conformément à la réglementation ou que l’entrepreneur n’a pas pris les précautions appropriées pour limiter les nuisances sonores, il peut alors être possible d’intenter une action.

Alternativement, pour démontrer que le contractant n’opère pas conformément aux conditions qui auraient pu être imposées concernant l’exécution des travaux.

La mairie ou la préfecture peut réglementer les heures de fonctionnement du chantier ou limiter la durée pendant laquelle une activité particulière peut avoir lieu. Néanmoins, ces interventions ne se produisent que très rarement et dans des circonstances très spécifiques, par exemple les sites de vacances.

Nuisance sonore des salles musicales

Cela couvre les discothèques, ainsi que les bars et restaurants et tout autre établissement qui diffuse régulièrement de la musique amplifiée, en direct ou enregistrée.

La règle de base qui s’applique est que le niveau normal de la production au sein de l’établissement ne doit pas dépasser 105 dB (A) et le niveau occasionnel maximal ne doit pas dépasser 120 dB (A).

Les propriétaires de salles musicales sont tenus de faire un suivi des niveaux de bruit et, si nécessaire, de présenter leurs résultats au maire ou à la préfecture.

Il va sans dire que très peu d’établissements respectent cette règle et que les litiges avec les propriétés voisines sont nombreux.

En cas de contravention, cependant, le lieu peut être condamné à une amende allant jusqu’à 1500 € ainsi qu’à la saisie du matériel et éventuellement à la fermeture de l’établissement.

Le maire et la préfecture peuvent régler les horaires d’ouverture de ces lieux.

Nuisance sonore des travaux d’infrastructure publique

Si vous souffrez de nuisances sonores à cause des travaux publics, vous avez encore moins de chances de réparation.

En règle générale, la loi considère que toute nuisance causée aux particuliers est compensée par l’intérêt public qui est servi par les travaux.

Cependant, suite à une législation récente, si un entrepreneur sur un chantier de travaux publics provoque une nuisance sonore s’il n’a pas pris les précautions appropriées pour limiter la nuisance sonore.

Même une entreprise qui pourrait être affectée par un nouveau programme de voirie publique n’a pas droit à une compensation contre les autorités si leurs activités commerciales devaient être affectées négativement.

Il existe des circonstances particulières où une indemnisation est due, notamment en relation avec la construction d’une autoroute ou d’une voie ferrée où la valeur de la propriété privée peut être réduite. Les autorités peuvent également être obligées de payer pour des travaux d’atténuation sonore.

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